La palette des archives ouvertes 3 : les archives institutionnelles

18 05 2007

Jean-François Lutz

Rattachée à une institution ou à un établissement donné (université, grande école, organisme de recherche, laboratoire…) une archive institutionnelle permet de mettre en valeur la production scientifique de cet établissement, tout en s’inscrivant dans le mouvement plus vaste de l’Open Access par le choix d’un logiciel interopérable
Outre cette dimension d’amélioration de la visibilité de la production de recherche, une archive institutionnelle présente trois autres avantages :

  • n’étant pas limitée à la production de recherche de l’institution, elle peut servir d’outil pour la gestion électronique de l’ensemble du patrimoine numérique (ressources pédagogiques, thèses, documents patrimoniaux…) ;
  • afin de faciliter le processus de dépôt, il est possible d’envisager des liens entre l’archive locale et des applications de gestion (par exemple le logiciel Harpège pour les universités) afin, notamment, de pré-remplir les formulaires de dépôt ;
  • le niveau de l’archive institutionnelle semble enfin être celui qui permet la plus grande efficacité dans l’incitation des chercheurs au dépôt de leurs publications.

Deux exemples pour illustrer cette « famille » des archives ouvertes :

  • l’archive institutionnelle de la MSH d’Alsace (MISHA) qui sera présentée au cours de la journée d’étude.

Pour terminer il convient encore de noter que ces archives institutionnelles peuvent se mettre au place au niveau d’un regroupement d’établissements, que ce soit dans le cadre d’un PRES (projet du Pôle Universitaire Lyonnais) ou d’une région (projet lorrain commun aux Université de Metz, Nancy-I, Nancy-II et à l’INPL).





La palette des archives ouvertes 2 : les archives centrales

11 05 2007

Jean-François Lutz

Les archives centrales s’inscrivent le plus souvent dans un cadre national et visent à présenter de manière cohérente la production scientifique d’un pays et à contribuer de la sorte à son rayonnement et à sa visibilité internationale.
Elles permettent par ailleurs de développer des services spécifiques qui ne seraient pas à la portée d’un établissement seul comme, par exemple, l’export automatique des notices et des fichiers depuis HAL vers ArXiv pour les articles de sciences physiques.

Au sein même de cette famille s’observe une grande variété de modèles et de solutions techniques :

  • En France c’est la plateforme HAL, mise au point en 2001 par le CNRS et l’INRIA, qui sert de socle à l’archive ouverte nationale en cours de configuration. Ce projet d’archive ouverte nationale est le fruit d’un accord signé à l’été 2006 entre les différents acteurs de la recherche publique française. Il est prévu que l’alimentation de cette archive par les établissements de recherche puisse se faire soit directement depuis l’interface de dépôt de HAL (dans sa version générique ou par une interface personnalisée), soit de manière indirecte par le biais d’un transfert des fichiers et des métadonnées depuis les archives institutionnelles.
  • Le fonctionnement de l’archive centrale néerlandaise baptisée DARE (Digital Academic REpositories) est clairement décentralisé et se conçoit davantage comme un service offert à ses usagers que comme un entrepôt d’articles.
    Elle permet d’interroger simultanément les archives des 20 institutions partenaires, dont 13 universités, et propose un accès différencié pour les thèses : Promise of Science.
    Il convient également de noter que l’infrastructure mise en place aux Pays-Bas a servi de modèle pour le projet européen DRIVER qui sera présenté en conclusion de la journée d’étude du 21 mai.
  • Signalons en dernier lieu l’initiative annoncée récemment en Grande-Bretagne du service Depot. Le principe de ce service consiste à proposer aux chercheurs ne disposant pas d’archive ouverte dans leur institution une interface nationale pour le dépôt de leurs publications scientifiques. Après authentification, le chercheur déposant est automatiquement réorienté vers l’archive ouverte de son établissement si elle existe. Dans le cas contraire l’ensemble du processus de dépôt s’effectue dans Depot.
    Précisons enfin que Depot est uniquement, comme son nom l’indique, un service de dépôt d’articles. L’interrogation de cette base centralisée se fera uniquement par l’intermédiaire d’Intute, moteur de recherche académique interrogeant par ailleurs les archives institutionnelles britanniques.




  • La palette des archives ouvertes 1 : les archives disciplinaires

    4 05 2007

    Jean-François Lutz

    Loin d’être monolithique, le paysage des archives ouvertes se compose de plusieurs types d’archives que l’on peut schématiquement regrouper en trois familles : archives disciplinaires, archives centrales et archives institutionnelles.
    Des débats se tiennent régulièrement sur la primauté d’une de ces catégories d’archives sur les autres mais, en partant du constat que chaque catégorie répond à des besoins différents, il est possible d’affirmer que ces trois familles ne s’excluent nullement mais sont au contraire complémentaires.
    Elles peuvent et doivent coexister mais ne pas pour autant s’ignorer. A cet égard l’exemple français d’interconnexion d’une part entre les archives institutionnelles et l’archive ouverte nationale (fondée sur HAL) et d’autre part entre l’archive ouverte nationale et certaines archives disciplinaires (ArXiv), pourra à terme avoir valeur d’exemple.

    Les archives disciplinaires :

    Première famille des AO par ordre d’ancienneté (ArXiv a été lancée en 1991, il y a déjà 16 ans), ce type d’archive ouverte vise à répondre aux besoins d’une communauté de chercheurs identifiée. Leur mise en place répond à un objectif premier d’amélioration de la communication scientifique. Cela est particulièrement patent dans le cas de la communauté des physiciens qui utilise ArXiv comme un mode privilégié de diffusion des travaux de recherche.

    Sur un plan technique, ces archives peuvent être centralisées en utilisant un logiciel unique (c’est le cas d’ArXiv, de PubMedCentral en sciences biomédicales, ou bien encore d’E-LIS pour les sciences de l’information et des bibliothèques) ou distribuées sous la forme d’un réseau d’archives locales consolidées par un portail de moissonnage et d’interrogation unique.
    C’est ce dernier modèle qui a été retenu pour la mise en œuvre de Nereus, archive ouverte européenne en sciences économiques pilotée par la London School of Economics et à laquelle participent, en France, les universités de Toulouse-I, Paris-Dauphine ainsi que l’Institut d’Etudes Politiques de Paris.